Qu'entend-t-on par nordique?
Le «Nord» revêt une signification qui diffère selon le domaine de recherche. Pour un botaniste, il peut représenter la limite nord de la forêt boréale et la toundra. Le Nord peut ainsi avoir une frontière constamment en mouvement.
Pour les sciences, nous utiliserons ici comme définition la limite des îlots de pergélisol, telle que retenue par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). Au Québec, la limite du pergélisol correspond approximativement à la latitude des villes de Matagami, Chibougamau et Blanc-Sablon, mais inclut également certaines zones montagneuses méridionales, notamment en Gaspésie.
Suivant la même logique et en adoptant une définition aussi large que possible, les études réalisées dans les milieux froids des montagnes himalayennes et dans le nord de la Scandinavie ont aussi été retenues, tout comme l'étude des climats froids anciens.
Quant au terme «nordicité», il intègre la dimension humaine du nord pour permettre une représentation adéquate des réalités du Nord.
Pour les sciences humaines et les études culturelles, le Nord et l’Arctique renvoient à un ensemble de pratiques sociales, de représentations culturelles, de signes et de relations circumpolaires. En s’appuyant notamment sur les concepts de «nordicité» et d’ «hivernité» et sur la définition par laquelle le Nord défini «d’abord et avant tout un discours culturel, appliqué par convention à un territoire donné», les chercheurs peuvent étudier les évolutions historiques et les variations de l’idée du «Nord» et de l’«Arctique».
Cette position intellectuelle permet de poser un regard qui considère les apports scientifiques, historiques, sociaux et artistiques par le biais des représentations, source de motivations et de propositions de la science, vecteurs des changements humains et sociaux, déterminants de l’histoire et suite conséquente de réalisations artistiques.
Vue polaire de la répartition du pergélisol