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Un ancien Antarctique en plein cœur de l’Outaouais

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Les hivers sont peut-être difficiles en Outaouais, mais les habitants de cette région du Québec peuvent se compter chanceux : il y a environ 15 000 ans, le climat ressemblait davantage à celui de… l’Antarctique! Aujourd’hui, de nombreux chercheurs, dont l’étudiant à la maîtrise au département de géographie Marc-André Hurtubise, essaient de comprendre les événements qui ont suivi la fonte de la calotte glaciaire qui recouvrait alors l’ensemble du Canada, ainsi que les traces laissées par cette fonte sur le paysage actuel.

marc-andre« Entre environ 100 000 et 10 000 ans avant nos jours, la presque totalité du Canada était couverte d’une immense calotte polaire, similaire à l’actuel Antarctique. En fondant, celle-ci créa notamment les Grands Lacs et fit monter le niveau des mers de près de 120 mètres », explique l’étudiant dirigé par le professeur Robert-André Daigneault. Cent vingt mètres, c’est suffisant pour recouvrir d’eau la totalité des Basses-Terres du St-Laurent. Assez pour créer une véritable mer intérieure entre Ottawa et Québec : la mer de Champlain.

Il s’agit là d’une histoire datant d’avant l’installation des premiers humains dans la région. Or, selon Marc-André Hurtubise, c’est cette histoire qui explique en grande partie la création des villes qui sont aujourd’hui Gatineau, Montréal et Québec. « Les sédiments associés à la mer de Champlain sont très fins, comme ceux retrouvés au fond des mers actuelles. C’est ce qui rend la vallée du St-Laurent si fertile et ce qui a favorisé le développement d’une agriculture pour les premiers colons », croit-il.

Mais ces sédiments fins n’ont pas que des avantages. « Les sédiments fins sont également associés à des risques plus grands de glissements de terrain, d’où l’importance de bien les répertorier et de bien connaître l’histoire et l’étendue de la défunte mer de Champlain », croit l’étudiant.

C’est pourquoi Marc-André Hurtubise et son directeur de recherche Robert-André Daigneault ont été approchés par le gouvernement provincial. Le but ultime? Créer une carte détaillée du territoire de la Petite-Nation (entre Ottawa et Montréal), non seulement de la surface, mais également de ce que l’on retrouve sous nos pieds. Le tout dans l’optique de guider les décideurs en terme d’aménagement du paysage.

Pour ce faire, l’étudiant a dû parcourir l’ensemble du territoire afin d’y analyser les sédiments qui jonchent le sol. « Sur le terrain, on remarque une grande diversité de sédiments : en plus des dépôts fins associés à la mer de Champlain, on peut par exemple observer du till, un mélange de sable et de blocs transportés et taillés par les glaces de l’époque. On peut également observer les vestiges d’anciens deltas, d’anciennes plages ainsi que de nombreux coquillages marins », explique-t-il.

Suite à des analyses de laboratoire, lesquelles ont permis de confirmer l’origine des sédiments, toutes ces données ont été combinées dans un logiciel cartographique appelé système d’informations géographique (SIG). Des résultats inédits ont alors fait surface.

« En plus de mieux comprendre la répartition des sédiments à risque en termes d’aménagement du territoire et l'évolution de l'environnement suite au retrait des glaces, nous avons pu redéfinir les marges de l’ancienne Mer de Champlain, qui était plus grande qu’on le croyait auparavant, explique l’étudiant. Nous également mis en évidence un épisode de ré-avancée glaciaire inconnu, probablement lié à un refroidissement local du climat».

Ces découvertes aideront par ailleurs les chercheurs à mieux comprendre la réponse naturelle de la Terre suite aux changements des températures globales. Une brique de plus pour mieux anticiper ce qui nous attend dans le futur.

Alexandre Guertin-Pasquier

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